« Je voulais faire quelque chose d'impeccable. Je voulais que les filles aient l'air d'illustrations de mode animées. » Karl Lagerfeld a ainsi tenté de s’accaparer l'esprit originel du 21 rue Cambon, sans en copier un seul détail. Sous la verrière du Grand Palais, dans un décor inspiré des années 30 et de l’Art déco, le décor du défilé n'était pas sans rappeler les fameux miroirs dans lesquels se reflètent le grand escalier menant aux salons Haute Couture de Chanel. Côté look, le cheveu plaqué et un canotier aplati basculé vers l’arrière, chaussée d’escarpins en cuir argent ou de cuissardes l'allure est d’une féminité telle qu'elle n'est pas sans rappeler la silhouette même de Gabrielle – épaules structurées, taille légèrement rehaussée et marquée, elle dévoile des hanches pour les accentuées.
En réalité, le tailleur Chanel était ici introduit dans une myriade de couleurs acidulées - menthe, rose à damiers, pêche, lavande, jaune... Mais c'est en blanc qu'il retient toute l'attention, tant il semble sacraliser l'inspiration première – celle de la Dame aux Camélias. Tout en délicatesse, le tailleur de tweed à galons brodés se drapent à la taille, rehaussant ainsi la rondeur de leurs jupes tulipes. En trompe l’oeil, ils deviennent des robes-manteaux, la veste semblant rentrer dans une jupe entravée. Une pièce absolue qui fait entrer le tailleur Chanel dans une toute nouvelle modernité, toute faite de jeu de lignes et de matériaux nobles.
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